vendredi 24 juin 2011

Ainsi parlait Jim Morrison

"Though the favorites of the gods die young, they also live eternally in the company of gods"
-Friedrich Nietzsche
"The Birth ofTragedy"



Voila quelques semaines que j'écoute en boucle les chansons du groupe "The doors", non seulement ensorcelée par leur musique mais aussi fascinée par la personnalité de leur chanteur vedette : Jim Morrison. On ne peut pas s'empêcher de l'admirer dans toute sa splendeur et sa complexité : le chanteur, le mystérieux, le philosophe, le poète, l'humaniste, le délinquant, le brillant, le charismatique et le mystique. Un artiste qui a exprimé à travers sa poésie une forme de rejet de toute forme d'autorité, explorant les frontières de la réalité et conjuguant la vie à la mort.


Être une rock star est peut être le synonyme d'une vie dépravée ou l'on frôle le gouffre du désespoir et la perdition. Jim ne fait pas l'exception, sauf que lui il était un peu plus que ça. C'était l'icône d'une génération rebelle secouée par la barbarie des années de guerre et de conquêtes sanglantes. Une jeunesse qui s'est crée ses propres vertus, et lui il était un des catalyseurs qui ont concrétisé ces idéaux naissants devant des marées humaines assoiffées de justice, égalité et liberté.

Si toute époque accouche d’un héros, Jim aura pleinement exprimé et concrétisé le désarroi de la génération d'après la deuxième guerre mondiale. A l’image de son philosophe préféré: Nietzshe, il est l’archétype même d’une jeunesse qui cherche à se surpasser, en révolte permanente contre l’autorité et l'abus du pouvoir. Une jeunesse qui, las d’une langue de bois et du mensonge politico-publicitaire, souhaite s’émanciper vis-à-vis d’une société plate jugé trop individualiste. Morrison a eu une carrière artistique époustouflante . Ce poète a fait le choix délibéré de se livrer a une expérience d'exhibition entière, de ce rendre voyant et de scintiller sur scène. Chez lui la poésie déborde du cadre de l’écrit, elle devient la vie entière, un moment de plénitude et de tendresse.

Jim est lugubre dans ces chansons et ses poèmes, mais cette tristesse révélait paradoxalement un élan de vie inébranlable. La vie,il voulait la vivre le plus intensément et tout de suite : Now.

Il est parti à la recherche d’une perception nouvelle, dont l’illumination est à la fois l’inspiration et la lumière. Elle est une invitation au voyage à travers les Etat-Unis, l’océan, le temps, l’espace, le monde, le corps, le rêve, l’inconscient, l’émotion. Chaman, poète halluciné, esprit libre, James Morrison est toujours au cœur des préoccupations de notre temps. Il change la nuit en jour, mêle le soleil avec la mer, et le hasard n’y est pour rien. Brûlé par l’air et la lumière de l’inconnu, il épouse la vie multiforme avec un vertige incontrôlable, ses contrastes déchirants.

Assez parlée ; je laisse Jim -qui n'est pas trop bavard d'ailleurs- s'exprimer lui même sur quelques sujets (interviews recueillies à différentes périodes de sa vie et par plusieurs journalistes et amis)

Observation du monde : « on souffre tous, plus ou moins, du syndrome du "voyeur ". Pas dans le sens strictement médical ou criminel, mais dans notre attitude physique ou émotionnelle face au monde qui nous entoure. Chaque fois qu’on essai de rompre ce maléfice de passivité, nos actions sont cruelles, comme un invalide qui a oublier comment on marche ».

Ces principes : « on peut dire que je suis destiné à faire ce que je fait, ce n’est pas un hasard. C’est la sensation d’être un arc en tension depuis 22 ans qui se relâche d’un seul coup. Les idées de rébellion contre l’autorité m’ont toujours attiré. Tout comme les idées à propos de l’insoumission ou du renversement de l’ordre établi. Je croîs que la rébellion extérieure est une façon de parvenir à la liberté interne ; le mental à travers le physique».

Expériences sensitives : « je croîs que les points maximum et minimum sont les plus importants.Tout le reste n’est que moyen terme. Je veux être libre de pouvoir goûter à tout ».

Drogues et alcool : « se saouler c’est comme si …bon, je suppose que c’est la différence entre le suicide et la capitulation lente ».

La mort : « Dans la vie, j'ai eu le choix entre l'amour, la drogue et la mort. J'ai choisi les deux premières et c'est la troisième qui m'a choisi ».

Communauté : « on est une société artistique et financière. On partage tout équitablement. Au début, c’était l’idée de nous maintenir unis, car on avait, et on a toujours, une vision très distincte de la réalité et aussi des intérêts très différents ».

Rock attitude : « il n’y a pas de règle dans un concert de rock. Tout est possible ».

Le public : « les jeunes représentent l’avenir. On peut les changer, les influencer, les modeler. Le public juvénile est comme une feuille vierge, préparée pour que l’on écrive dessus. Et moi, je suis l’encre ».

L’œuvre : « The Doors, provient de l’Ouest. Le monde qu’on suggère pourrait être une sorte de nouveau Far West sauvage, un monde sensuel et diabolique, étrange et inoubliable ».

Et voilà, Je me lasserai jamais de contempler cet homme... le regarder, cet homme qui entame les barreaux de sa cage. J'observe ce temple de mystères... sa chaire est en proie à un miroir ardent. Il voyage droit avec la liberté cousue sous ses paupières. Sa tête est un brasier d’étoiles. Sa chevelure féline... sa voix soulève la mer dans les yeux des femmes... Le feu brulant dans son regard croise le signe pathétique du sang et s'envole aux horizons de l'univers infini.

Jim est-il vraiment mort ?
La poésie est une longue blessure blanche et le ciel d'anéantie entre tes doigts fuselés. Tu étais la passion. Tu seras l’exil, l’éternité suspendue au soleil des astres morts. L’éternel, Jim...




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Serais-tu là ?


Et puis un jour tu es partie...

Voila deux ans déjà que tu t'es envolée
Parfois je discute avec toi
Parfois j'ai l'impression que tu es toujours là

J'ai du boire un peu trop ce soir pour te rencontrer
Pour pouvoir te parler
pour pouvoir s'adresser à toi comme si tu étais là


Je tape les bribes que ma mémoire a réussi à conserver
Je retrouve un flot de moments de bonheur
Un courant mélodieux de souvenirs me berce et me ramène vers toi

C'était quand la dernière fois qu'on s'est vu ?‌
Tu voulais me confier quelque chose d'important tu disais ?‌
Est-ce que ça peut attendre ?‌
Je voulais rein savoir ...
Maintenant je suis condamnée à patienter pour toute l'éternité ...
Je ne saurais jamais ton aveux que tu voulais tant partager avec moi

Tu sais, Je culpabilise à cause de ça ...
Je me dis que j'aurais du insister
J'aurais du t'appeler pour passer des heures au téléphone à raconter nos petits tracas
Je ne retiendrais peut être rien de nos histoires
Mais je garderais le doux souvenir de ta présence
J'aurais apprécié tes rires légers et l'effet de ton sourire

C'est drôle ce que cette existence est éphémère
Fortuite et imprévisible à la fois

Qu'est ce que tu es devenue ?‌
Que puis-je faire pour revoir la lueur de tes yeux ?‌
Qu'est ce que ça te fais de faire partie de ce grand silence qui raisonne de partout ?‌


Et si tu étais encore vivante
? ‌
Tu ferais surement partie de ces amis que j'ai abandonnée
Ceux que j'ai choisie pour qu'ils soient un élément décoratif sur la toile de mon passée

Pourquoi toi alors ?‌
Pourquoi j'essaye de te faire revivre
?‌
Pourquoi je suis tant médusée par ton départ ?
Serais-tu la réincarnation de cet être mystérieux qui m'a tant séduit ?‌

Laisse moi m'en aller ...
Je suis fatiguée