dimanche 31 juillet 2011

Le Paradis de Maman



Hier soir j'ai appris à maman que je suis athée , elle est venue bavarder avec moi . Elle me disait que cette saison là, Ramadan sera un peu plus dure que les saisons précédentes. Septembre , il fait encore chaud: la longueur de la journée alliée à la chaleur infernale de Tunis .
Elle se demandait comment je vais faire et si je comptais prendre un congé . Pendant qu'elle me parlait je la regardais d'un air distrait . Je la dévisageais, et je savais pas quoi dire . Elle s'arrête un peu et me demande qu'est ce que j'ai .

Elle savait depuis des années maintenant que je me posais des questions sur la religion, elle a vu tous les livres d'atheoologies que je me suis procurée . Elle m'a ramené elle même un livre de Nietzsche qu'elle a trouvé parmi ces anciens manuscrits scolaires . Et elle m'a vu s'acharner dans des débats chevronnés sur l'illogisme qui règne sur le royaume religieux... elle a dû tout deviner ...

Je décidai de rompre le silence , elle a un de ces regards qui me désarmait , elle a toujours su avec un naturel sans égal me faire accoucher sans douleur toutes les idées qui rodaient autour mon esprit .
- Maman la vérité , je ne fais plus Ramadan , du moins, lorsque je serai là je vais respecter la tradition, apres tout j'aime le festin et l'ambiance Ramadanesque . Je ne vais déranger personne .
- Ah non , disait elle , les sourcils un peu enfoncé et le sourire inquiet, mais qu'est ce qui t'arrive ma chérie ??

Je me suis sentie légèrement gênée et je commençais à ramasser les fragments de mots pour mieux lui expliquer la situation .

- Je me sens plus alaise , je pense que j'ai perdue la foi ? C'est assez compliqué pour l'expliquer mais c'est comme ça ...
- Tu ne crois plus en Dieu !?
- Je ne suis plus musulmane , disons que je ne crois plus au portrait robot du dieu qui se révèle à partir du coran

Je m'apprêtait à lui fournir plus d'arguments quand elle m'a interrompu en disant :

- Bon , chacun est libre c'est très personnel cette histoire de croyance , moi personnellement je sens son existence .

Puis elle dit :

- Ta soeur viendra passer son congé à partir de la deuxieme semaine de Ramadon , tu penses pouvoir te libérer ??
- Je ne sais pas peut être , je vais essayer ..
- Allons donc , s'il te plait, fais un effort , nous allons être tous réunis , en plus tu seras toute seule à Tunis, personne ne va cuisiner pour toi , ni te tenir compagnie
- Je vais essayer de prendre mon congé d'été à Ramadan . Je pense pouvoir le faire.
- Non mais ils n'ont pas le droit de refuser , tu travailles depuis longtemps avec eux sans le moindre congé et puis c'est vraiment insupportable pour moi de voir ta place vide .
- Mais oui maman , t'inquiète pas je vais faire de mon mieux , promis.

Elle n'a lâché prise qu'après s'être assuré que toute ses filles seront à coté d'elles pour une semaine a Ramadan . Cette promesse de bonheur l'a fortement enchanté , elle doit avoir la tête occupé à imaginer les retrouvailles et à décompter les jours restants à cet évènement familial .

Maman m'est apparue plus soucieuse à l'idée que je ne sois pas présente avec eux à l'occasion du retour de ma sœur . Cet absence l'effrayait beaucoup plus que le faite que je sois athée .

Je voulais comprendre comment elle peut accepter que je sois absente pendant toute l'éternité de son paradis et elle ne tolérait en aucun cas mon absence durant une semaine du mois prochain ?
Comment peut elle avoir confiance en un Dieu qui la prive de la proximité de ces enfants durant toute l'éternité ? Comment peut elle sentir la présence d'un être qui n'aura aucune considération à son instinct maternel ni à ses amourettes et ses aspirations. C'est clair, elle est intuitivement athée , elle n'accordait d'importance qu'a ce qui allait venir prochainement...
Le paradis de l’éternel paresse ne l’intéressait pas, c'est ici qu'elle préfère se réjouir de la compagnie de ses enfants.
le paradis de la maternité c'est ici qu'il prend lieu ... la terre de l'au-delà n'est pas faite pour les mamans, ni même pour les femmes.

Merci maman d'avoir tout compris
Merci de m'avoir accepté tel-que je suis
Merci d'être une mère aimante et présente
Merci d’être la source de ma vie
Merci infiniment ....


Aout 2007

vendredi 29 juillet 2011

Machine Humaine



Remedios Varo, "La plante insoumise" 1961.


Je ne peux plus, je prends 30 minutes pour écrire ce billet et puis je reprends ce que j’ai à faire …

Il me semble que je suis entrain de passer par ses périodes sensibles ou la conscience, sans préavis et sans raison apparente, s’est décidé subitement à s’aventurer sur des terres défendus ... Suis-je entrain de passer par une crise existentielle ? non je ne le pense pas, j’ai toujours considéré l’existence comme une crise permanente et je ne m'en plains pas. Au contraire, malicieusement, je ressens une forme de plaisir d'être au cœur d’une tragédie sans fin...


Je suis une informaticienne , j’exerce un de ces métiers insignifiants inventé par notre société moderne, n‘ayant aucune utilité que nous trouver de quoi nous occuper et faire tourner la roue d'une croissance économique durable et tous ces détails de l'utilité de mon travail que je n’ai jamais réussi a saisir .

J’occupe un des postes rêvé par des milliers de jeunes paumés par la vie et qui voient dans ma carrière un idéal à suivre. Pourtant , la seule gratitude que j’accorde à mon travail c’est mon salaire que j’attends impatiemment chaque deux semaines .


Oui je travaille pour gagner de l’argent, et j'ai beau cherché autre motif mais je ne trouve aucun. Peut être lors d’une soirée mondaine je dirais que je me félicite de cette autonomie. Féministe tel que je suis , j’irais même dire que le travail est un droit fortement contesté et que je le fais personnellement pour s’affirmer en tant que femme indépendante qui participe activement a la construction du pays. Pire encore, si j'étais en présence de futurs employeurs j’aurais pu être meilleure comédienne , faire l'intéressante et exprimer une joie pitoyable a apprendre des langages de programmation et passer des heures entières devant mon petit écran a découvrir une nouvelle framework.


J’ai connu le chômage, j’ai frôlé le vide et la lassitude de ne rien faire et j’ai connu de prêt le sentiment de sentir futile et ne servant a rien . Aujourd’hui me voila au bureau et rien n’a changé. Peut être quelques sous qui me garantissent une forme de sécurité et un peu de respect aux yeux de mon entourage . Sinon le reste est toujours la , avec le temps ma lassitude est même devenue plus âpre , plus intense.

Maintenant je me sens semblable a la machine que je côtoie plus que 8 heures par jours . Comme elle , je suis sujette a des critères de performances et je risque de me faire remplacer si jamais je ne remplie pas les normes de l'évaluation . Ma machine est multitâche, et moi aussi . J’ai devant moi deux écrans pour remplir suffisamment mon champ visuel et m’occuper le mieux possible.

Toutes les deux on est rigoureuses mais on peut être interrompue a chaque seconde pour se plier aux ordres de nos chefs...et on fait qu’exécuter , docilement , sans objection.

Oui , je me retrouve beaucoup plus proche de cette machine qu'un individu que je peux croiser dans la rue , un lien organique est tissé entre nous . A mon image, ma machine est orné d'un bureau chaotique avec des conneries de tous genre. De ma machine ,j'ai hérité une mémoire volatile ...devant le petit écran j'ai fini par ne plus s’émerveiller , tous est devenu banal et laid ...


C'est drôle , j'ai l'impression d’être comme un médecin qui développe soudainement une aversion pour les instruments de son métier ...Ironie du sort!!


Non mais deja pourquoi je médite sur tout ça? Est-ce mon regard profane qui me pousse a écrire de telles atrocités sur mon sujet ou c’est un vil caprice d’un cadre nostalgique a la misère de sa jeunesse ?


J'envie mon collègue , oui je l'envie , il a l'air de faire son travail paisiblement en écoutant sa musique sans rien remettre en question ... pourquoi c'est si compliqué pour moi ?

Se poser des questions , quelle arnaque divine !!





Dieu créa l'infâme et l'infâme créa le bourreau




vendredi 8 juillet 2011

! ربي مات ، إنتم قتلتوه

ربي مات ، إنتم قتلتوه
مات و ما خلاّ وصيّه

إنتحر مسكين ... كيفو كيف البوعزيزي
النار شعلت في جواجيه
أيّس منكم ... خ
لقلكم و مل الوجيعه ما شفيتوه
حب شكون يونّسو في وحدتو
حب يلقى الضحكه الصافيه ويسمع حسّ أحبابو
حب على مرايه يشوف فيها روحو
حب على صاحب يعاونو على الصنيعه إلي بداها
حب على رسام يزيدو في الألوان و يطير به في الأحلام
حب على قيتاره يشوفها في يد كل فنان و يسمع منو أعذب الألحان


ياخي شاف ما يروعو المغبون
شاف ناس تقتّل في بعضها و تقول ربي حب هكا
شاف قروده تنهش في بعضها و تقول أحنا خلقنا ربي هكا
شاف واحد دجال يقول أنا هو المصطفى المختار ، وبعدي أنا يوفا الإبداع
كذاب ! شكون قلك ربي يحب يختار ؟ بالك حب يحكي مع كل واحد و يتعلم منو أسرار المنام
علاه تحرم فيه و تدفنولو في أماليه ؟

ربي يتيم ، لا عندو لا أم لا بو
موش عارف روحو لا أنثى لاذكر
لا فاهم روحو علاش بدا و وقتاش باش يفنا
ولد آدم يعرف روحو منين جا أما ربي محكوم عليه بالنسيان
تايه يلوّج على قلب يسكن فيه ، ما لقى كان الصحراء تناديه
زعمه خلقكم باش في المتاهه تزيدو تضيعوه ؟
زعمه خلقكم بش يحرّم عليكم الخزره في عينيه؟
فرحان بزوز عصافر يحبو بعضهم جيتو إنتم قلتو جنابه
أهدالكم القداسه، قلتو هذه هي النجاسه
أعطاكم أحلى ما عند
ه قلتو هذه عوره و النظره ليها حرام
فرشلّكم السهول و الوديان ، ما بين أربعه حيوط مسوّدين كفّنتوه
يلوج على فكر يِحميه يلقى القضبان تستنّا فيه

علاه هكا ، حرام إلي عملتوه!
نلوج على النسمه إلي تحاذيه
نلوج على النغمة إلي تفكرني بيه
شكون ينجم يعاونني نحييه ؟