mercredi 9 mai 2012

La vertu fantômatique





On parle souvent de "Vérité" comme si c'était quelque chose de tangible qui existe depuis la nuit des temps et qui reste accessible par une simple reconnaissance des faits ou par l'Adhérence a un héritage culturel, scientifique ou même religieux. Chacun construit sa propre réalité, sa propre formule de bonheur et y croit profondément au point de l'élever au niveau des convictions finis. Mais avant tout , que la vérité existe ou pas , d'où vient cette soif de désir de savoir absolu? Est-ce un instinct ? Pourquoi préfère-on la vérité à l’erreur, la réalité a l’illusion, la simple apparence a la complexité intérieure ?

Pour Nietzsche, une telle volonté de vérité ne vient pas d’autre chose que d’un désir de sécurité, de la crainte provoquée par l’incertitude et l'infini ambiguïté qui régit notre monde. Elle n’est donc jamais que le symptôme, le déguisement subtil d’un instinct de faiblesse. Telle est l’idée provocante et redoutable que Nietzsche nous oblige à regarder en face. «Ne serait-ce pas l’instinct de la peur qui nous commanderait de connaître? Le ravissement qui accompagne l’acquisition de la connaissance ne serait-il pas la volupté de la sécurité retrouvée?» ( Gai savoir paragraphe 355) ".

Donc, selon Nietzsche le désir de sécurité prime sur la volonté d’accéder a une connaissance lucide, on cherche éperdument a échapper aux absurdités et de retrouver une existence rassurante et harmonieuse. l'Homme au fin fond de lui même aspire a un sentiment de sûreté qui va de soi avec sa prétention la plus démesuré, celle d'attribuer a ce monde un sens élévatoire bénissant notre condition Humaine. Au coins les plus reculés de son âme, l'Homme garde en lui l'essence du premier primate que la terre a connu .
Admettant que Nietzsche avait raison et que la quête de la vérité n'est qu'une ruse que notre conscience collective a inventé pour balayer l’étrangeté de ce monde et son caractère éphémère. Quel avenir reste-il a un Homme convaincu de l'absence des repères communes ? Faut-il adhérer quand même a une série de convictions reconnus par notre société ou le mieux serait de vivre une errance infinie ou l'on s'abandonne à son ignorance et aux lois imprévisibles qui définissent notre quotidien et mode opératoire ?

Les plus endoctrinés croient la détenir et refusent catégoriquement l’existence d'une autre vérité qui fragilise la tour protectrice qu'ils ont bâtit autour de leurs certitudes . Les pragmatiques, s’accordent le bénéfice du doute et peuvent aller même jusqu’à nier son existence .
Faut-il jouer le jeux ?
Personnellement, j’adhère à l'approche soufi qui identifie dans ce monde deux sortes de chercheurs de vérité , ceux qui préfèrent pêcher dans les rivières ou ruisselle l'eau douce et coule entre deux bornes , ceux là, ce sont les hommes de tradition, des hommes de loi qui préfèrent toucher à la vie dans un milieu sûr et connue , de l'autre cote y'a les plongeurs qui ont du goût pour le danger et les océans. Ils descendent dans les fonds sous-marins pour pêcher des perles , ceux là, sont les philosophes .

Pêcheurs ou Plongeurs, peu importe , les deux baignent dans l'eau...

jeudi 3 mai 2012

L'ami qui s'enfuit




Aujourd'hui, il me fut démontré encore une fois, que l’amitié entre homme et femme n'est qu'un mythe .
Voila quelque mois que j'ai fait la connaissance d'un garçon fort sympathique , on s'est rencontré pas mal de fois et j'ai senti qu'il peut y avoir un bon terrain d’amitié entre nous . Il parait que je me suis trompée de calcul , il vient de m'appeler pour me dire que ça ne peut plus continuer comme ça , qu'il a joué un rôle qu`il voulait pas et qu'il est arrivé au point ou il ne pourra plus gérer ses émotions à ma présence .

Ça m'a laissé perplexe , d'une part j'ai beaucoup admiré son courage et sa franchise, et d`autre part j'ai senti que je viens de perdre un cher ami, un confident et une agréable compagnie. Ensemble , on s'amusait et rigolait comme deux ados attardées . J'avais l'impression de retrouver un peu l'innocence que notre vie d'adulte a dissipé. Toutefois je ne sais bien maintenant que ça ne peut pas être autrement. J’étais un peu confuse car c'est pas la première fois que ça se termine ainsi .

Peut être qu'à mon insu j'ai un peu joué la provocatrice et la complicité qu'on a eu , n'a rien a voir avec l’amitié . Peut être aussi que j'ai toujours eu de la difficulté a deviner les limites de la frontière au-delà de laquelle l’amitié se transforme en amour. Pour moi , être avec un ami - un ami intime - c'est pouvoir tout dire, dire quelque chose et en rire. On peut se bagarrer , se disputer ou argumenter et demain c’est fini on passe à autre chose. Pas de rancune, pas de règlement de compte , pas de tension . Juste l’abondance , l'insouciance et la béatitude d’être ensemble.


Sans vraiment comprendre pourquoi j’ai toujours eu plus de facilité de bien m’entendre avec la gente masculine . Les hommes sont moins susceptibles, moins calculateur et plus joyeux que les femmes. Ils ont tendance a pouvoir faire le gamin et a retrouver un air de spontanéité infantile. Avec eux je ne mets pas de gant blanc, je ne mâche pas mes mots, je n’ai pas peur de toucher trop fort une corde sensible. Et lorsqu'il s'agit de conseils , je sais bien que je fais face a un ami qui se détache de toute rivalité et de comparaison .

Mais il me semble que cette complicité est fort trompeuse. Dans mon cas j’étais capable de développer une dimension amicale qu'avec un seul petit ami . La seule différence avec l’amitié c'est que cette osmose était accompagné de désir charnel et des projets de futurs qui nous concernaient . A part cette exception toutes mes amourettes étaient accompagnées de frustration sexuelle , de tension séductrice ou d’hostilité dont j'ignorai la cause . Je sais a quel point c'est difficile de retrouver le bien être qu'on ressens a cote d'un ami, Peu être c'est la raison pour-laquelle j'ai toujours tendance a préférer l’amitié à la complication des relations amoureuses.

Il me semble aussi que y a  des fois on se protège , qu'on reste planté la ou on est et on refuse d'aller plus loin par la crainte de retrouver les démons du passé ... qu'on se prive de belles choses et qu'on ne réponds mal a l'appel de la vie. Mais aussi , l’expérience m'a démontré que la raison est là pour nous éclairer et nous mettre sur le droit chemin .

Certes que le cœur a ses raisons que la raison ignore.Je ne sais pas trop quoi penser , une chose est sure , l’amitié c'est beau , l'amour aussi,  tant que les deux sont consentant sur le type de la relation qui les unit , il faut bien profiter de cette belle opportunité de vivre à l'excellence ce qui s'offre a nous. 

lundi 23 avril 2012

Une réflexion individualiste




  "Le plaisir du troupeau est plus ancien que le plaisir de l’individu. Et tant que la bonne conscience s’appelle troupeau, la mauvaise conscience seule dit : Moi" Nietzsche


Je devrais s'interroger plus sur des sujets qui concerne l’actualite ou qui rendent hommage aux simples plaisirs de la vie mais en cette heureuse période de l’année, je sens que je me retourne encore une fois vers moi même .

Après quelques discussions fort intéressantes attrapées au coin d'un forum virtuel, après quelques lectures et après quelques rencontres marquantes , j'ai l'impression que c'est ce que je dois faire. Je n'ai que récemment été si intéressée par l'individualisme et j'ai encore beaucoup de réserve, mais plus je vieillis, plus le temps passe, plus je sens que c'est ainsi que le monde fonctionne .

J'étais jadis une femme louant la communauté et mon idéal toujours existant était d'élever l'esprit du monde par l'art , la science et  la philosophie . Mais lentement, cet idéal, ce but se transforme au même rythme que moi. Je veux toujours voir le monde danser sur la même mélodie vibrante que me chantait ma tendre jeunesse, mais maintenant je réalise que vouloir retranscrire ce rêve n’est que le fruit d’une simple vision personnelle et je dois en vouloir a personne si l’on partage pas mon désir d’étendre ma vision utopique. Cette harmonie que mon esprit voulait voir envelopper tous les aspects de la communauté, se veut maintenant  toucher un individu. Je me désintéresse de plus en plus de la foule et du destin du pays pour chercher les grandes âmes et des individus dans leur simplicité de tous les jours .

Ce sont peut-être mes expériences qui me transforment ainsi. Il arrive qu’on se trouve face à un mode de vie, de gestion de la sociabilité, qui m'intrigue. Vivre comme si nous étions le centre de notre monde et organiser les choses en conséquence, c’est loin d’etre l’essence de ce que je suis et pourtant le monde nous oblige a fonctionner ainsi . J'étais peut-être trop tournée vers les autres, trop altruiste, trop oublieuse de moi-même. Pour je ne sais quelle raison, la vie m’a remis sur un chemin que j'avais quitté sans le savoir.

D'un coup, l'individualisme me paraissait indépassable. Il me paraissait être le fruit de la sagesse commune. Parfois je pense même que c'est la finalité suprême de l’évolution de la conscience humaine .

À y réfléchir, je remarque la présence de cet individualisme dans mes écrits. Il semble d'une certaine manière la base et le fondement de plusieurs de mes concepts ou de la lignée de ma conduite. Je m’intéresse fortement a la tourmente des âmes, ça m'arrive de s’intéresser au sort  d'une personne perdue dans un monde incompréhensible. Mais tous çà c'est surfait en apparence , c'est pas la douleur ou la beauté de la situation qui m'attire, c'est plutôt, l’aspect pur de l'humain qui s'agite dans son environnement, c'est la lutte quotidienne de l'individu contre des emprises qui lui sont imposé  par le conflit entre son monde intérieur et son monde extérieur.
J'ai l'impression que les grandes oeuvres de la littérature ont été individualistes sans traiter simplement de la douleur d'une âme. Je pense ici aux "Carnets du sous-sol " de Dostoïevski qui dresse le portrait d'un homme seul qui souffre dans sa conscience. Au premier niveau, c'est un homme seul tourmenté, mais il y a un autre sens, il y a une force au-delà de cette individualité . Une sorte de lucidité ou le héros se définit comme le témoins et le fruit des maux du siècle. Je ne saurais pas vraiment pointer ce qui fait passer l'individualisme à un autre niveau. Peut-être est-ce le passage entre un individualisme nombriliste et un individualiste cosmique, stellaire qui accepte que la force du monde vienne de la gravité. Qu'il est donc nécessaire pour vivre une individualité solaire d'avoir son système de relation, de satellite plus ou moins loin. Une sorte d'individualisme qui se lie intimement a la cause humaines et qui lui reste fortement attachée, sans se fondre dans le moule du conformisme que nous impose la communauté. 

Je ne sais maintenant ce qui est vrai, ce qui ne l'est pas. Ce que j'écris n'est qu'une réflexion fugitive. La journée se termine sur la même confusion que j’avais au début , mais je vais prendre, entre autres, disons pour l’instant, l'individualisme vaut mieux qu’il soit comme armure, comme je prends mes sentiments comme guide et la raison comme lumière . 

Le monologue des fous




"Tant que les gens sont encore plus au moins jeunes et que la partition musicale de leur vie n'en est qu'à ses premières mesures, ils peuvent la composer ensemble et échanger des motifs mais, quand ils se rencontrent à un âge mûr, leur partition musicale est plus au moins achevée, et chaque mot, chaque objet signifie quelque chose d'autre dans la partition de chacun. " M.Kundera



Lui : Muse, je suis le témoin discret d'une nuit qui m'a indiqué ton chemin ...   

Elle : N’écoutes plus ce que te raconte la lune, comment peux tu croire un être qui dévoile son ombre plus souvent que sa face ...

 Lui : Muse, je suis l'enfant des ténèbres,  parle moi de cette nuit sans lendemain...


Elle : Certaines nuits ne peuvent plus voir le jour ... mais le le soleil est le grand saboteur des nuits d'ivresse.. ce grand vicieux.. il nous force à ouvrir les yeux.. nous force à voir le vide...

Lui : Muse , je suis toujours emprisonné  dans le silence de cette nuit ... ô toi qui hypnotise mes paupières et qui fige mes douleurs ...

Elle : Même dans ta folie t'es poète... toi qui salive mon âme et vide mes entrailles..

Lui :  C'est toi qui me donne mes airs de folie.. et fou comme je le suis...comme la peste je te fuis..

Elle : Arrêtes , je t'en supplie je t'en conjure.. tes mots sont aussi tricheurs que tes masques .... Tu t'es jamais déshabillé devant moi ...C'est beau un homme qui se débarrasse de ses accessoires ... Je n'arrive plus a me rappeler des traits de ton visage ...


Lui :  Muse, ferme les yeux et suis moi , je vais t'emporter loin, on ira au quatre coins de la planète , je vais te faire des dessins et te composer des mélodies, je serais le prince de tes murailles ....

Elle :  Je te demande rien de  tout ça , juste un moment , le temps de m`enivrer, le temps de  sentir ma peau brûler , le temps de contempler la splendeur de ta nudité ...le temps de m'abandonner et de m'oublier au point de disparaître et renaître au recoins de tes rêves...

Lui : Muse , les rêves se dissipent il reste que les souvenirs virulents.

Elle : Pourquoi cette cruauté..des le début , tu étais déterminé a m’assassiner ....

     
Lui :  Qu'attends tu d'un fou à lier.. que de te conduire à la guillotine.. nue, brisée, enchaînée du coup et des pieds..vas t'en.. sauves toi..oublies moi..la nuit obscure de mes froides fissures te perdra..

Elle : Dois je me sauver ou dois je te faire entendre les cris de mes supplices...

Lui :  Muse, nous n'avons pas un avenir nous avons juste un destin...

vendredi 30 mars 2012

Au creux d'un lit




Le lit n'est pas un endroit sûr pour les femmes cherchant un zeste de sécurité et un brin d’oubli . Il ne faut jamais demander un asile affectif au creux d’un ravin.

Il nous livre à l’ennemi comme on livre un rescapé de guerre croyant trouver refuge chez la demeure d’un paysan lui promettant hospitalité et bienveillance. Il trahit notre soif de paix pour nous livrer aux mains du bourreau comme on remet un évadé condamné aux pires des turpitudes .

Le lit est l’embuscade dans laquelle se piège un cœur saignant de nostalgie. Il est l’illusion qui nous laisse croire qu’on est en train de franchir les limites de l’horizon alors qu'il ne fait que nous enfermer davantage derrière les barreaux d’une amère-solitude .


Au lit on devient la proie des angoisses et des incertitudes qui nous sont étrangeres. Les bras qu’on se croyait apporter remede a nos plaies , en profitent pour nous meurtrir .

jeudi 8 décembre 2011

Éloge de la connerie


J'ai un sentiment étrange, je fais de moins en moins de bêtises. Je suis moins conne .

Je ne prends plus de décisions hâtives. Je connais mes limites et je suis de moins en moins prétentieuse, juste le nécessaire pour maintenir mon ego à sa place . Je suis de plus en plus réfléchie et les gens m'apprécient . Et puis de mon cote , comme le disais Grouchou Marxs : Je voudrais pas appartenir à un club qui m'accepte comme membre. Je finis toujours par me délaisser de tout ce dont ils viennent de féliciter.

Je suis cohérente dans mes idées , modérées dans mes plaisirs , sélectives dans mon cercle d'amis ce qui tend à prouver que mon niveau de connerie a nettement diminué .

Je suis plus tolérante, plus aimable, compréhensive, moins émotive, et mon coté farouche s'est évaporé pour faire paraître une douce féline qui ne fait de mal a personne .

J'accepte les déboires de la vie sans drame , j'ai le regard apaisé et mes colères sont rares et de très courtes durées .

De plus, je commence a rire de mes anciennes expériences amoureuses et a éprouver de la sympathie a des connaissances que j'estimais futiles .

Mon attitude a changé a l’égard d'une tranche d'age que j'ai évité dans le passé et mon comportement est de plus en plus en adéquation avec la routine de tous les jours. Pourtant je me sens de mieux en mieux à ma place. Bien plantée la ou je suis.

Je valorise le chemin qui m'a mené a ma situation actuelle et je dis, même si je n’étais pas celle qui a pris tous les choix décisifs dans ma vie , ce fut ce qui peut m'arriver de mieux.

Mon gout pour le risque s'est estompé pour être vite remplacé par un penchant pour le confort et le luxe.

Celle qui croyais a un mythe Sisyphien qui dépeint notre condition humaine a laissé sa place a un Candide condamné a répéter pour toute l’éternité que nous vivons dans le meilleur des mondes possibles .

J'ai connu des périodes d'ouverture vers les autres et j'ai connu aussi de longs épisodes de solitudes fuyant le contact et toute la gente humaine . Maintenant je me suis résignée à l'amour de mon proche. J'aime les gens, je sais qu'ils m'aiment pas et je comprends leur indifférence, je ne suis pas le genre de personne qui réclame la reconnaissance pour une générosité naturelle de sa part.

Et pourtant, je suis convaincue que cet état ne sera que le témoins d'une transition provisoire . Immanquablement, je vais retrouver de nouveau ma connerie, attestant le proverbe qui dit que "quand on nait con, on est con".

Un train de vie paisible va remplacer une jeunesse tumultueuse .

On me pardonnera mes fautes de jeunesse et on se souviendra avec beaucoup de nostalgie de la jeune rebelle que j’étais.

La fougue de la jeunesse sera remplacé par le fil conducteur entre la vingtaine et la quarantaine , il me sera une fois de plus démontré "que les autres sont mes amis, si seulement je le veux".

Mais comme avant je ne le voyais pas, là je ne le verrai pas encore. Je continuerai a être aveugle et croire qu'ils mériteront de rester mes amis si seulement il seront ce que je veux qu'il soit .

Je commence à éprouver de la peine pour la conne que je vais devenir, à peine consolée de celle que je fus.


vendredi 18 novembre 2011

...




Je suis de retour ...
Il y avait rien là-haut ...

J'ai erré durant des saisons sans soleil et sans lune , j'ai cogné à des portes doublement fermées et j'ai mendié au chevet de passants sourds ..
J'ai avalé le miel en gorgées amères et j'ai entendu le soupir d'un nouveau né ...
Le chaos n'est qu'un oasis ensoleillé devant le désert que j'ai connu ...
Le sable brûlant que je croyais purificateur m'a rendu les pieds insensibles à la danse...
Le vent emporte avec lui les feuilles auxquels ont fait jamais attention, ainsi mes mots se sont envolés avec la brise du printemps ...
Par des moments il me semble que seul le silence pourrait dévorer la bête qui me tient en otage ...
Elle me torture, m'agriffe, me presse , m’enlace et me jette aux coins les plus sombre de sa demeure ...
Me traine et me lâche puis reviens me surprendre aux brefs instants de mon répit et me laisse avec des morsures virulentes ...

Le temps est un grand saboteur, il nous laisse point la chance pour une accoutumance, une habitude ou même une ivresse fugitive...
Il coule et fait couler avec lui les rêves les plus insignifiants...Il balaie les promesses et comme un ruisseau il laisse des rides sur les collines de nos espoirs ....
Le passé est teinté de brume , le futur est coloré de noir et le présent ...le présent est absent .

Les mots me trahissent , et tes yeux m'aspirent vers un monde inconnu
Emporte moi petit oiseau ..Pour quelques instants
Je ne prétends jamais te réclamer une éternité ...
Accompagne moi le temps d'un voyage...
Aide moi à franchir le seuil de ton royaume ...
La marche me fatigue, apprend moi a voler et a survoler ton corps , ton âme et les secrets de ton être ...

Je suis de retour ... ne dis rien s'il te plait ...

Laisse moi te conter mes songes ...
Je suis revenue me baigner dans tes eaux ...
Enveloppe moi par ta profondeur et caresse moi les paupières
Dessine moi des formes et laisse moi deviner tes horizons
J'entends plus la musique, baisse les rideaux et emporte moi dans une nuit sans fin ...

mercredi 16 novembre 2011

A la mémoire d'un terroriste





Aujourd'hui le 16 Novembre 2011 Yossri Triki a été exécuté . Je rappelle le cas de ce jeune homme : Il est détenu depuis 2006 en Irak , selon les informations, les forces irakiennes l'avaient arrêté alors que ce dernier tentait avec quinze autres personnes armées de pénétrer par le check point de Dhoulouiyya situé à trente kilomètres au nord de Bagdad. Il’est arrivé en Irak en novembre 2003, lui ainsi que deux Irakiens et deux Saoudiens étaient ceux qui avaient perpétré l’attentat contre le mausolée de Samara et avaient assassiné Atwar Bahjat, une journaliste à la chaîne satellitaire Al Arabia.
Malgré l’intervention de plusieurs acteurs politiques, dont Rached Ghannoushi le président du Mouvement Islamiste Ennahdha , les autorités Irakiennes ont procédé a son exécution.

Maintenant que ce jeune Tunisien a perdu la vie , faut-il s’arrêter sur des sujets remettants en cause la peine de mort, faut-il blâmer les autorités Irakiennes qui n'ont eu aucune considération pour les échanges diplomatiques avec la Tunisie? Ou encore faut-il rester les bras croisés et dire qu'il mérite ce qu'il a eu ?

Je préfère aborder le sujet d'un autre angle: l'affaire est clos , celle de Yossri, mais l'avenir de centaines de Yossri reste toujours en danger .

Je ne peux pas m’empêcher de penser à ce jeune et plus particulièrement aux circonstances qui ont fait que sa vie s'est terminé ainsi. Je le connais pas en personne mais bizarrement il me rappelle quelqu'un. Je vois en lui mon petit frère, un jeune adolescent débordant d'espoir, de joie et d'intelligence. Il a eu certainement une scolarisation comme tout autre enfant Tunisien , il a du faire ses devoirs, appris à écrire, dessiné des scènes de son quotidien, récité des poèmes, chanté l'hymne nationale et ne serait-ce que pour quelques années il aurait dit à sa famille et ses proches que dans le futur il sera un médecin , avocat ou n'importe quel autre métier qui fait rêver les petits ambitieux .

Il me rappelle vaguement le souvenir d'un gamin turbulent qui sautille dans les rues authentiques de Bizerte profitant de ses plages l’été et de ses collines au printemps. Un garçon ouvert à la vie, aux jeux et à la découverte. Je vois en lui un petit homme curieux qui porte en lui un élan incomparable pour l'aventure, il est clair que les cieux de la Tunisie n’était pas suffisants pour lui.
A quel moment sa mort a commencée ? Qui a provoqué ce malheur dans la vie d'un jeune innocent ? Qui a détourné son regard de la vie et lui a présenté la mort déguisé en promesses d’éternel paradis de parasse et de luxure ?

Un autre flot de questions foisonne dans ma tête :
Qu'est il arrivé à ce jeune homme pour qu'il quitte son pays à la recherche des aventures Djihadiste teintée de sang et de sauvagerie ? Qui jette ces jeunes dans la gueule du loup ? A qui doit-on cette manipulation massive de la jeunesse Tunisienne ? Qui sont les responsables de ce misérable destin ? Celui qui s'est présenté comme sauveur et voulait intervenir pour arrêter son exécution , n'est il pas aussi coupable que Yossri ?

Je vais m’arrêter de m'emporter car si je vais continuer à faire mon procès j'irai même à affirmer que Yossri était condamné à mort depuis sa naissance puisqu'il a été destiné à naitre dans une famille qui lui apprendra que la vie n'est qu'un simple passage dérisoire qui va déterminer soit son salut éternel soit la malédiction de son âme.

J'essaye de retracer le parcours de son déclin et j'arrive à la conclusion suivante : La religion à semé les germes de sa dérision , la société l'a bien nourri , les médias de propagandes islamistes l'ont bien endoctriné et le réseau de salafistes a fait de lui une machine de tuerie .



C'est sur ce dernier point que j'aimerai qu'on s’intéresse le plus, car les salafistes wahhabites étaient là pour concrétiser la tragédie de Yossri , Ils ciblent les jeunes cherchant d'accomplir un destin héroïque et en font des soldats d'Allah . C’étaient eux qui ont finalisé son lavage cerveau, c’étaient eux qui lui ont donné un billet pour l'enfer, et c’étaient encore eux qui lui ont offert les moyens de quitter le pays!
Ils ont longuement orchestré pour capturer des jeunes comme lui et ils continuent encore à polariser les esprits juvéniles et au nom de la liberté qu'ils ont retrouve récemment ils sont de plus en plus sûre de leurs démarche et leurs objectifs sont de plus en plus proche a réaliser .

Je rappelle aussi, que Yossri est le fruit de la labeur des salafistes opérant sous le régime de Ben Ali, malgré qu'il a su les détraquer, ils ont réussi quand même à fabriquer une petite base de Djihadistes capables de risquer sa vie et d’exécuter aveuglement les ordres des vautours qui les manipulent. Qu'est ce q'ils sont devenu ces salafistes Tunisiens après la révolution, est-ce que c'est a eux qu'on doit le réseau Djihadiste ? on sait tous maintenant qu'ils sont mieux structurés , il y a même des prisonniers de l'affaire Sliman qui ont été libérés et que personne n'ose s'attaquer à leurs activités . Ils sont de plus en plus déterminé a aller en avant avec leur approche obscurantiste.

La Cloche a sonné, seuls les naïfs sont capables de croire que Yossri est le dernier concerné. Si l'ont veut éviter de voir des jeunes se sacrifier inutilement et entraîner avec eux des innocents , on doit agir dés maintenant. Une stratégie s'impose pour contrer ce fléau intégriste sans pour autant créer la frustration que Ben Ali a engendré par ses méthodes répressives . L'Etat doit être muni des institutions nécessaires pour canaliser l’énergie des jeunes qui cherchent les extrémités, le sport est une alternative mais pas la seule . La responsabilité est celle aussi des parents qui doivent etre informé des intérêts et des dérives de leurs enfants .
Certes, un grand travail de sensibilisation est à faire, surtout sur le plan social et politique . Espérons au moins que nos politiciens ne feront pas en sorte d’aggraver la situation et de créer un milieu propice a la prolifération de ces noyaux de destruction.

L'avenir reste pleins incertitudes, seul notre conscience et notre implication collective pourrait nous éviter le pire .
Je termine mon article avec le seul espoir qu'un jour je reviendrai le relire pour dire que c’étaient des angoisses injustifiés et que mes craintes resteront toujours de la pure fiction.