lundi 23 avril 2012

Une réflexion individualiste




  "Le plaisir du troupeau est plus ancien que le plaisir de l’individu. Et tant que la bonne conscience s’appelle troupeau, la mauvaise conscience seule dit : Moi" Nietzsche


Je devrais s'interroger plus sur des sujets qui concerne l’actualite ou qui rendent hommage aux simples plaisirs de la vie mais en cette heureuse période de l’année, je sens que je me retourne encore une fois vers moi même .

Après quelques discussions fort intéressantes attrapées au coin d'un forum virtuel, après quelques lectures et après quelques rencontres marquantes , j'ai l'impression que c'est ce que je dois faire. Je n'ai que récemment été si intéressée par l'individualisme et j'ai encore beaucoup de réserve, mais plus je vieillis, plus le temps passe, plus je sens que c'est ainsi que le monde fonctionne .

J'étais jadis une femme louant la communauté et mon idéal toujours existant était d'élever l'esprit du monde par l'art , la science et  la philosophie . Mais lentement, cet idéal, ce but se transforme au même rythme que moi. Je veux toujours voir le monde danser sur la même mélodie vibrante que me chantait ma tendre jeunesse, mais maintenant je réalise que vouloir retranscrire ce rêve n’est que le fruit d’une simple vision personnelle et je dois en vouloir a personne si l’on partage pas mon désir d’étendre ma vision utopique. Cette harmonie que mon esprit voulait voir envelopper tous les aspects de la communauté, se veut maintenant  toucher un individu. Je me désintéresse de plus en plus de la foule et du destin du pays pour chercher les grandes âmes et des individus dans leur simplicité de tous les jours .

Ce sont peut-être mes expériences qui me transforment ainsi. Il arrive qu’on se trouve face à un mode de vie, de gestion de la sociabilité, qui m'intrigue. Vivre comme si nous étions le centre de notre monde et organiser les choses en conséquence, c’est loin d’etre l’essence de ce que je suis et pourtant le monde nous oblige a fonctionner ainsi . J'étais peut-être trop tournée vers les autres, trop altruiste, trop oublieuse de moi-même. Pour je ne sais quelle raison, la vie m’a remis sur un chemin que j'avais quitté sans le savoir.

D'un coup, l'individualisme me paraissait indépassable. Il me paraissait être le fruit de la sagesse commune. Parfois je pense même que c'est la finalité suprême de l’évolution de la conscience humaine .

À y réfléchir, je remarque la présence de cet individualisme dans mes écrits. Il semble d'une certaine manière la base et le fondement de plusieurs de mes concepts ou de la lignée de ma conduite. Je m’intéresse fortement a la tourmente des âmes, ça m'arrive de s’intéresser au sort  d'une personne perdue dans un monde incompréhensible. Mais tous çà c'est surfait en apparence , c'est pas la douleur ou la beauté de la situation qui m'attire, c'est plutôt, l’aspect pur de l'humain qui s'agite dans son environnement, c'est la lutte quotidienne de l'individu contre des emprises qui lui sont imposé  par le conflit entre son monde intérieur et son monde extérieur.
J'ai l'impression que les grandes oeuvres de la littérature ont été individualistes sans traiter simplement de la douleur d'une âme. Je pense ici aux "Carnets du sous-sol " de Dostoïevski qui dresse le portrait d'un homme seul qui souffre dans sa conscience. Au premier niveau, c'est un homme seul tourmenté, mais il y a un autre sens, il y a une force au-delà de cette individualité . Une sorte de lucidité ou le héros se définit comme le témoins et le fruit des maux du siècle. Je ne saurais pas vraiment pointer ce qui fait passer l'individualisme à un autre niveau. Peut-être est-ce le passage entre un individualisme nombriliste et un individualiste cosmique, stellaire qui accepte que la force du monde vienne de la gravité. Qu'il est donc nécessaire pour vivre une individualité solaire d'avoir son système de relation, de satellite plus ou moins loin. Une sorte d'individualisme qui se lie intimement a la cause humaines et qui lui reste fortement attachée, sans se fondre dans le moule du conformisme que nous impose la communauté. 

Je ne sais maintenant ce qui est vrai, ce qui ne l'est pas. Ce que j'écris n'est qu'une réflexion fugitive. La journée se termine sur la même confusion que j’avais au début , mais je vais prendre, entre autres, disons pour l’instant, l'individualisme vaut mieux qu’il soit comme armure, comme je prends mes sentiments comme guide et la raison comme lumière . 

Le monologue des fous




"Tant que les gens sont encore plus au moins jeunes et que la partition musicale de leur vie n'en est qu'à ses premières mesures, ils peuvent la composer ensemble et échanger des motifs mais, quand ils se rencontrent à un âge mûr, leur partition musicale est plus au moins achevée, et chaque mot, chaque objet signifie quelque chose d'autre dans la partition de chacun. " M.Kundera



Lui : Muse, je suis le témoin discret d'une nuit qui m'a indiqué ton chemin ...   

Elle : N’écoutes plus ce que te raconte la lune, comment peux tu croire un être qui dévoile son ombre plus souvent que sa face ...

 Lui : Muse, je suis l'enfant des ténèbres,  parle moi de cette nuit sans lendemain...


Elle : Certaines nuits ne peuvent plus voir le jour ... mais le le soleil est le grand saboteur des nuits d'ivresse.. ce grand vicieux.. il nous force à ouvrir les yeux.. nous force à voir le vide...

Lui : Muse , je suis toujours emprisonné  dans le silence de cette nuit ... ô toi qui hypnotise mes paupières et qui fige mes douleurs ...

Elle : Même dans ta folie t'es poète... toi qui salive mon âme et vide mes entrailles..

Lui :  C'est toi qui me donne mes airs de folie.. et fou comme je le suis...comme la peste je te fuis..

Elle : Arrêtes , je t'en supplie je t'en conjure.. tes mots sont aussi tricheurs que tes masques .... Tu t'es jamais déshabillé devant moi ...C'est beau un homme qui se débarrasse de ses accessoires ... Je n'arrive plus a me rappeler des traits de ton visage ...


Lui :  Muse, ferme les yeux et suis moi , je vais t'emporter loin, on ira au quatre coins de la planète , je vais te faire des dessins et te composer des mélodies, je serais le prince de tes murailles ....

Elle :  Je te demande rien de  tout ça , juste un moment , le temps de m`enivrer, le temps de  sentir ma peau brûler , le temps de contempler la splendeur de ta nudité ...le temps de m'abandonner et de m'oublier au point de disparaître et renaître au recoins de tes rêves...

Lui : Muse , les rêves se dissipent il reste que les souvenirs virulents.

Elle : Pourquoi cette cruauté..des le début , tu étais déterminé a m’assassiner ....

     
Lui :  Qu'attends tu d'un fou à lier.. que de te conduire à la guillotine.. nue, brisée, enchaînée du coup et des pieds..vas t'en.. sauves toi..oublies moi..la nuit obscure de mes froides fissures te perdra..

Elle : Dois je me sauver ou dois je te faire entendre les cris de mes supplices...

Lui :  Muse, nous n'avons pas un avenir nous avons juste un destin...