vendredi 18 novembre 2011

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Je suis de retour ...
Il y avait rien là-haut ...

J'ai erré durant des saisons sans soleil et sans lune , j'ai cogné à des portes doublement fermées et j'ai mendié au chevet de passants sourds ..
J'ai avalé le miel en gorgées amères et j'ai entendu le soupir d'un nouveau né ...
Le chaos n'est qu'un oasis ensoleillé devant le désert que j'ai connu ...
Le sable brûlant que je croyais purificateur m'a rendu les pieds insensibles à la danse...
Le vent emporte avec lui les feuilles auxquels ont fait jamais attention, ainsi mes mots se sont envolés avec la brise du printemps ...
Par des moments il me semble que seul le silence pourrait dévorer la bête qui me tient en otage ...
Elle me torture, m'agriffe, me presse , m’enlace et me jette aux coins les plus sombre de sa demeure ...
Me traine et me lâche puis reviens me surprendre aux brefs instants de mon répit et me laisse avec des morsures virulentes ...

Le temps est un grand saboteur, il nous laisse point la chance pour une accoutumance, une habitude ou même une ivresse fugitive...
Il coule et fait couler avec lui les rêves les plus insignifiants...Il balaie les promesses et comme un ruisseau il laisse des rides sur les collines de nos espoirs ....
Le passé est teinté de brume , le futur est coloré de noir et le présent ...le présent est absent .

Les mots me trahissent , et tes yeux m'aspirent vers un monde inconnu
Emporte moi petit oiseau ..Pour quelques instants
Je ne prétends jamais te réclamer une éternité ...
Accompagne moi le temps d'un voyage...
Aide moi à franchir le seuil de ton royaume ...
La marche me fatigue, apprend moi a voler et a survoler ton corps , ton âme et les secrets de ton être ...

Je suis de retour ... ne dis rien s'il te plait ...

Laisse moi te conter mes songes ...
Je suis revenue me baigner dans tes eaux ...
Enveloppe moi par ta profondeur et caresse moi les paupières
Dessine moi des formes et laisse moi deviner tes horizons
J'entends plus la musique, baisse les rideaux et emporte moi dans une nuit sans fin ...

mercredi 16 novembre 2011

A la mémoire d'un terroriste





Aujourd'hui le 16 Novembre 2011 Yossri Triki a été exécuté . Je rappelle le cas de ce jeune homme : Il est détenu depuis 2006 en Irak , selon les informations, les forces irakiennes l'avaient arrêté alors que ce dernier tentait avec quinze autres personnes armées de pénétrer par le check point de Dhoulouiyya situé à trente kilomètres au nord de Bagdad. Il’est arrivé en Irak en novembre 2003, lui ainsi que deux Irakiens et deux Saoudiens étaient ceux qui avaient perpétré l’attentat contre le mausolée de Samara et avaient assassiné Atwar Bahjat, une journaliste à la chaîne satellitaire Al Arabia.
Malgré l’intervention de plusieurs acteurs politiques, dont Rached Ghannoushi le président du Mouvement Islamiste Ennahdha , les autorités Irakiennes ont procédé a son exécution.

Maintenant que ce jeune Tunisien a perdu la vie , faut-il s’arrêter sur des sujets remettants en cause la peine de mort, faut-il blâmer les autorités Irakiennes qui n'ont eu aucune considération pour les échanges diplomatiques avec la Tunisie? Ou encore faut-il rester les bras croisés et dire qu'il mérite ce qu'il a eu ?

Je préfère aborder le sujet d'un autre angle: l'affaire est clos , celle de Yossri, mais l'avenir de centaines de Yossri reste toujours en danger .

Je ne peux pas m’empêcher de penser à ce jeune et plus particulièrement aux circonstances qui ont fait que sa vie s'est terminé ainsi. Je le connais pas en personne mais bizarrement il me rappelle quelqu'un. Je vois en lui mon petit frère, un jeune adolescent débordant d'espoir, de joie et d'intelligence. Il a eu certainement une scolarisation comme tout autre enfant Tunisien , il a du faire ses devoirs, appris à écrire, dessiné des scènes de son quotidien, récité des poèmes, chanté l'hymne nationale et ne serait-ce que pour quelques années il aurait dit à sa famille et ses proches que dans le futur il sera un médecin , avocat ou n'importe quel autre métier qui fait rêver les petits ambitieux .

Il me rappelle vaguement le souvenir d'un gamin turbulent qui sautille dans les rues authentiques de Bizerte profitant de ses plages l’été et de ses collines au printemps. Un garçon ouvert à la vie, aux jeux et à la découverte. Je vois en lui un petit homme curieux qui porte en lui un élan incomparable pour l'aventure, il est clair que les cieux de la Tunisie n’était pas suffisants pour lui.
A quel moment sa mort a commencée ? Qui a provoqué ce malheur dans la vie d'un jeune innocent ? Qui a détourné son regard de la vie et lui a présenté la mort déguisé en promesses d’éternel paradis de parasse et de luxure ?

Un autre flot de questions foisonne dans ma tête :
Qu'est il arrivé à ce jeune homme pour qu'il quitte son pays à la recherche des aventures Djihadiste teintée de sang et de sauvagerie ? Qui jette ces jeunes dans la gueule du loup ? A qui doit-on cette manipulation massive de la jeunesse Tunisienne ? Qui sont les responsables de ce misérable destin ? Celui qui s'est présenté comme sauveur et voulait intervenir pour arrêter son exécution , n'est il pas aussi coupable que Yossri ?

Je vais m’arrêter de m'emporter car si je vais continuer à faire mon procès j'irai même à affirmer que Yossri était condamné à mort depuis sa naissance puisqu'il a été destiné à naitre dans une famille qui lui apprendra que la vie n'est qu'un simple passage dérisoire qui va déterminer soit son salut éternel soit la malédiction de son âme.

J'essaye de retracer le parcours de son déclin et j'arrive à la conclusion suivante : La religion à semé les germes de sa dérision , la société l'a bien nourri , les médias de propagandes islamistes l'ont bien endoctriné et le réseau de salafistes a fait de lui une machine de tuerie .



C'est sur ce dernier point que j'aimerai qu'on s’intéresse le plus, car les salafistes wahhabites étaient là pour concrétiser la tragédie de Yossri , Ils ciblent les jeunes cherchant d'accomplir un destin héroïque et en font des soldats d'Allah . C’étaient eux qui ont finalisé son lavage cerveau, c’étaient eux qui lui ont donné un billet pour l'enfer, et c’étaient encore eux qui lui ont offert les moyens de quitter le pays!
Ils ont longuement orchestré pour capturer des jeunes comme lui et ils continuent encore à polariser les esprits juvéniles et au nom de la liberté qu'ils ont retrouve récemment ils sont de plus en plus sûre de leurs démarche et leurs objectifs sont de plus en plus proche a réaliser .

Je rappelle aussi, que Yossri est le fruit de la labeur des salafistes opérant sous le régime de Ben Ali, malgré qu'il a su les détraquer, ils ont réussi quand même à fabriquer une petite base de Djihadistes capables de risquer sa vie et d’exécuter aveuglement les ordres des vautours qui les manipulent. Qu'est ce q'ils sont devenu ces salafistes Tunisiens après la révolution, est-ce que c'est a eux qu'on doit le réseau Djihadiste ? on sait tous maintenant qu'ils sont mieux structurés , il y a même des prisonniers de l'affaire Sliman qui ont été libérés et que personne n'ose s'attaquer à leurs activités . Ils sont de plus en plus déterminé a aller en avant avec leur approche obscurantiste.

La Cloche a sonné, seuls les naïfs sont capables de croire que Yossri est le dernier concerné. Si l'ont veut éviter de voir des jeunes se sacrifier inutilement et entraîner avec eux des innocents , on doit agir dés maintenant. Une stratégie s'impose pour contrer ce fléau intégriste sans pour autant créer la frustration que Ben Ali a engendré par ses méthodes répressives . L'Etat doit être muni des institutions nécessaires pour canaliser l’énergie des jeunes qui cherchent les extrémités, le sport est une alternative mais pas la seule . La responsabilité est celle aussi des parents qui doivent etre informé des intérêts et des dérives de leurs enfants .
Certes, un grand travail de sensibilisation est à faire, surtout sur le plan social et politique . Espérons au moins que nos politiciens ne feront pas en sorte d’aggraver la situation et de créer un milieu propice a la prolifération de ces noyaux de destruction.

L'avenir reste pleins incertitudes, seul notre conscience et notre implication collective pourrait nous éviter le pire .
Je termine mon article avec le seul espoir qu'un jour je reviendrai le relire pour dire que c’étaient des angoisses injustifiés et que mes craintes resteront toujours de la pure fiction.