jeudi 8 décembre 2011

Éloge de la connerie


J'ai un sentiment étrange, je fais de moins en moins de bêtises. Je suis moins conne .

Je ne prends plus de décisions hâtives. Je connais mes limites et je suis de moins en moins prétentieuse, juste le nécessaire pour maintenir mon ego à sa place . Je suis de plus en plus réfléchie et les gens m'apprécient . Et puis de mon cote , comme le disais Grouchou Marxs : Je voudrais pas appartenir à un club qui m'accepte comme membre. Je finis toujours par me délaisser de tout ce dont ils viennent de féliciter.

Je suis cohérente dans mes idées , modérées dans mes plaisirs , sélectives dans mon cercle d'amis ce qui tend à prouver que mon niveau de connerie a nettement diminué .

Je suis plus tolérante, plus aimable, compréhensive, moins émotive, et mon coté farouche s'est évaporé pour faire paraître une douce féline qui ne fait de mal a personne .

J'accepte les déboires de la vie sans drame , j'ai le regard apaisé et mes colères sont rares et de très courtes durées .

De plus, je commence a rire de mes anciennes expériences amoureuses et a éprouver de la sympathie a des connaissances que j'estimais futiles .

Mon attitude a changé a l’égard d'une tranche d'age que j'ai évité dans le passé et mon comportement est de plus en plus en adéquation avec la routine de tous les jours. Pourtant je me sens de mieux en mieux à ma place. Bien plantée la ou je suis.

Je valorise le chemin qui m'a mené a ma situation actuelle et je dis, même si je n’étais pas celle qui a pris tous les choix décisifs dans ma vie , ce fut ce qui peut m'arriver de mieux.

Mon gout pour le risque s'est estompé pour être vite remplacé par un penchant pour le confort et le luxe.

Celle qui croyais a un mythe Sisyphien qui dépeint notre condition humaine a laissé sa place a un Candide condamné a répéter pour toute l’éternité que nous vivons dans le meilleur des mondes possibles .

J'ai connu des périodes d'ouverture vers les autres et j'ai connu aussi de longs épisodes de solitudes fuyant le contact et toute la gente humaine . Maintenant je me suis résignée à l'amour de mon proche. J'aime les gens, je sais qu'ils m'aiment pas et je comprends leur indifférence, je ne suis pas le genre de personne qui réclame la reconnaissance pour une générosité naturelle de sa part.

Et pourtant, je suis convaincue que cet état ne sera que le témoins d'une transition provisoire . Immanquablement, je vais retrouver de nouveau ma connerie, attestant le proverbe qui dit que "quand on nait con, on est con".

Un train de vie paisible va remplacer une jeunesse tumultueuse .

On me pardonnera mes fautes de jeunesse et on se souviendra avec beaucoup de nostalgie de la jeune rebelle que j’étais.

La fougue de la jeunesse sera remplacé par le fil conducteur entre la vingtaine et la quarantaine , il me sera une fois de plus démontré "que les autres sont mes amis, si seulement je le veux".

Mais comme avant je ne le voyais pas, là je ne le verrai pas encore. Je continuerai a être aveugle et croire qu'ils mériteront de rester mes amis si seulement il seront ce que je veux qu'il soit .

Je commence à éprouver de la peine pour la conne que je vais devenir, à peine consolée de celle que je fus.


vendredi 18 novembre 2011

...




Je suis de retour ...
Il y avait rien là-haut ...

J'ai erré durant des saisons sans soleil et sans lune , j'ai cogné à des portes doublement fermées et j'ai mendié au chevet de passants sourds ..
J'ai avalé le miel en gorgées amères et j'ai entendu le soupir d'un nouveau né ...
Le chaos n'est qu'un oasis ensoleillé devant le désert que j'ai connu ...
Le sable brûlant que je croyais purificateur m'a rendu les pieds insensibles à la danse...
Le vent emporte avec lui les feuilles auxquels ont fait jamais attention, ainsi mes mots se sont envolés avec la brise du printemps ...
Par des moments il me semble que seul le silence pourrait dévorer la bête qui me tient en otage ...
Elle me torture, m'agriffe, me presse , m’enlace et me jette aux coins les plus sombre de sa demeure ...
Me traine et me lâche puis reviens me surprendre aux brefs instants de mon répit et me laisse avec des morsures virulentes ...

Le temps est un grand saboteur, il nous laisse point la chance pour une accoutumance, une habitude ou même une ivresse fugitive...
Il coule et fait couler avec lui les rêves les plus insignifiants...Il balaie les promesses et comme un ruisseau il laisse des rides sur les collines de nos espoirs ....
Le passé est teinté de brume , le futur est coloré de noir et le présent ...le présent est absent .

Les mots me trahissent , et tes yeux m'aspirent vers un monde inconnu
Emporte moi petit oiseau ..Pour quelques instants
Je ne prétends jamais te réclamer une éternité ...
Accompagne moi le temps d'un voyage...
Aide moi à franchir le seuil de ton royaume ...
La marche me fatigue, apprend moi a voler et a survoler ton corps , ton âme et les secrets de ton être ...

Je suis de retour ... ne dis rien s'il te plait ...

Laisse moi te conter mes songes ...
Je suis revenue me baigner dans tes eaux ...
Enveloppe moi par ta profondeur et caresse moi les paupières
Dessine moi des formes et laisse moi deviner tes horizons
J'entends plus la musique, baisse les rideaux et emporte moi dans une nuit sans fin ...

mercredi 16 novembre 2011

A la mémoire d'un terroriste





Aujourd'hui le 16 Novembre 2011 Yossri Triki a été exécuté . Je rappelle le cas de ce jeune homme : Il est détenu depuis 2006 en Irak , selon les informations, les forces irakiennes l'avaient arrêté alors que ce dernier tentait avec quinze autres personnes armées de pénétrer par le check point de Dhoulouiyya situé à trente kilomètres au nord de Bagdad. Il’est arrivé en Irak en novembre 2003, lui ainsi que deux Irakiens et deux Saoudiens étaient ceux qui avaient perpétré l’attentat contre le mausolée de Samara et avaient assassiné Atwar Bahjat, une journaliste à la chaîne satellitaire Al Arabia.
Malgré l’intervention de plusieurs acteurs politiques, dont Rached Ghannoushi le président du Mouvement Islamiste Ennahdha , les autorités Irakiennes ont procédé a son exécution.

Maintenant que ce jeune Tunisien a perdu la vie , faut-il s’arrêter sur des sujets remettants en cause la peine de mort, faut-il blâmer les autorités Irakiennes qui n'ont eu aucune considération pour les échanges diplomatiques avec la Tunisie? Ou encore faut-il rester les bras croisés et dire qu'il mérite ce qu'il a eu ?

Je préfère aborder le sujet d'un autre angle: l'affaire est clos , celle de Yossri, mais l'avenir de centaines de Yossri reste toujours en danger .

Je ne peux pas m’empêcher de penser à ce jeune et plus particulièrement aux circonstances qui ont fait que sa vie s'est terminé ainsi. Je le connais pas en personne mais bizarrement il me rappelle quelqu'un. Je vois en lui mon petit frère, un jeune adolescent débordant d'espoir, de joie et d'intelligence. Il a eu certainement une scolarisation comme tout autre enfant Tunisien , il a du faire ses devoirs, appris à écrire, dessiné des scènes de son quotidien, récité des poèmes, chanté l'hymne nationale et ne serait-ce que pour quelques années il aurait dit à sa famille et ses proches que dans le futur il sera un médecin , avocat ou n'importe quel autre métier qui fait rêver les petits ambitieux .

Il me rappelle vaguement le souvenir d'un gamin turbulent qui sautille dans les rues authentiques de Bizerte profitant de ses plages l’été et de ses collines au printemps. Un garçon ouvert à la vie, aux jeux et à la découverte. Je vois en lui un petit homme curieux qui porte en lui un élan incomparable pour l'aventure, il est clair que les cieux de la Tunisie n’était pas suffisants pour lui.
A quel moment sa mort a commencée ? Qui a provoqué ce malheur dans la vie d'un jeune innocent ? Qui a détourné son regard de la vie et lui a présenté la mort déguisé en promesses d’éternel paradis de parasse et de luxure ?

Un autre flot de questions foisonne dans ma tête :
Qu'est il arrivé à ce jeune homme pour qu'il quitte son pays à la recherche des aventures Djihadiste teintée de sang et de sauvagerie ? Qui jette ces jeunes dans la gueule du loup ? A qui doit-on cette manipulation massive de la jeunesse Tunisienne ? Qui sont les responsables de ce misérable destin ? Celui qui s'est présenté comme sauveur et voulait intervenir pour arrêter son exécution , n'est il pas aussi coupable que Yossri ?

Je vais m’arrêter de m'emporter car si je vais continuer à faire mon procès j'irai même à affirmer que Yossri était condamné à mort depuis sa naissance puisqu'il a été destiné à naitre dans une famille qui lui apprendra que la vie n'est qu'un simple passage dérisoire qui va déterminer soit son salut éternel soit la malédiction de son âme.

J'essaye de retracer le parcours de son déclin et j'arrive à la conclusion suivante : La religion à semé les germes de sa dérision , la société l'a bien nourri , les médias de propagandes islamistes l'ont bien endoctriné et le réseau de salafistes a fait de lui une machine de tuerie .



C'est sur ce dernier point que j'aimerai qu'on s’intéresse le plus, car les salafistes wahhabites étaient là pour concrétiser la tragédie de Yossri , Ils ciblent les jeunes cherchant d'accomplir un destin héroïque et en font des soldats d'Allah . C’étaient eux qui ont finalisé son lavage cerveau, c’étaient eux qui lui ont donné un billet pour l'enfer, et c’étaient encore eux qui lui ont offert les moyens de quitter le pays!
Ils ont longuement orchestré pour capturer des jeunes comme lui et ils continuent encore à polariser les esprits juvéniles et au nom de la liberté qu'ils ont retrouve récemment ils sont de plus en plus sûre de leurs démarche et leurs objectifs sont de plus en plus proche a réaliser .

Je rappelle aussi, que Yossri est le fruit de la labeur des salafistes opérant sous le régime de Ben Ali, malgré qu'il a su les détraquer, ils ont réussi quand même à fabriquer une petite base de Djihadistes capables de risquer sa vie et d’exécuter aveuglement les ordres des vautours qui les manipulent. Qu'est ce q'ils sont devenu ces salafistes Tunisiens après la révolution, est-ce que c'est a eux qu'on doit le réseau Djihadiste ? on sait tous maintenant qu'ils sont mieux structurés , il y a même des prisonniers de l'affaire Sliman qui ont été libérés et que personne n'ose s'attaquer à leurs activités . Ils sont de plus en plus déterminé a aller en avant avec leur approche obscurantiste.

La Cloche a sonné, seuls les naïfs sont capables de croire que Yossri est le dernier concerné. Si l'ont veut éviter de voir des jeunes se sacrifier inutilement et entraîner avec eux des innocents , on doit agir dés maintenant. Une stratégie s'impose pour contrer ce fléau intégriste sans pour autant créer la frustration que Ben Ali a engendré par ses méthodes répressives . L'Etat doit être muni des institutions nécessaires pour canaliser l’énergie des jeunes qui cherchent les extrémités, le sport est une alternative mais pas la seule . La responsabilité est celle aussi des parents qui doivent etre informé des intérêts et des dérives de leurs enfants .
Certes, un grand travail de sensibilisation est à faire, surtout sur le plan social et politique . Espérons au moins que nos politiciens ne feront pas en sorte d’aggraver la situation et de créer un milieu propice a la prolifération de ces noyaux de destruction.

L'avenir reste pleins incertitudes, seul notre conscience et notre implication collective pourrait nous éviter le pire .
Je termine mon article avec le seul espoir qu'un jour je reviendrai le relire pour dire que c’étaient des angoisses injustifiés et que mes craintes resteront toujours de la pure fiction.

dimanche 31 juillet 2011

Le Paradis de Maman



Hier soir j'ai appris à maman que je suis athée , elle est venue bavarder avec moi . Elle me disait que cette saison là, Ramadan sera un peu plus dure que les saisons précédentes. Septembre , il fait encore chaud: la longueur de la journée alliée à la chaleur infernale de Tunis .
Elle se demandait comment je vais faire et si je comptais prendre un congé . Pendant qu'elle me parlait je la regardais d'un air distrait . Je la dévisageais, et je savais pas quoi dire . Elle s'arrête un peu et me demande qu'est ce que j'ai .

Elle savait depuis des années maintenant que je me posais des questions sur la religion, elle a vu tous les livres d'atheoologies que je me suis procurée . Elle m'a ramené elle même un livre de Nietzsche qu'elle a trouvé parmi ces anciens manuscrits scolaires . Et elle m'a vu s'acharner dans des débats chevronnés sur l'illogisme qui règne sur le royaume religieux... elle a dû tout deviner ...

Je décidai de rompre le silence , elle a un de ces regards qui me désarmait , elle a toujours su avec un naturel sans égal me faire accoucher sans douleur toutes les idées qui rodaient autour mon esprit .
- Maman la vérité , je ne fais plus Ramadan , du moins, lorsque je serai là je vais respecter la tradition, apres tout j'aime le festin et l'ambiance Ramadanesque . Je ne vais déranger personne .
- Ah non , disait elle , les sourcils un peu enfoncé et le sourire inquiet, mais qu'est ce qui t'arrive ma chérie ??

Je me suis sentie légèrement gênée et je commençais à ramasser les fragments de mots pour mieux lui expliquer la situation .

- Je me sens plus alaise , je pense que j'ai perdue la foi ? C'est assez compliqué pour l'expliquer mais c'est comme ça ...
- Tu ne crois plus en Dieu !?
- Je ne suis plus musulmane , disons que je ne crois plus au portrait robot du dieu qui se révèle à partir du coran

Je m'apprêtait à lui fournir plus d'arguments quand elle m'a interrompu en disant :

- Bon , chacun est libre c'est très personnel cette histoire de croyance , moi personnellement je sens son existence .

Puis elle dit :

- Ta soeur viendra passer son congé à partir de la deuxieme semaine de Ramadon , tu penses pouvoir te libérer ??
- Je ne sais pas peut être , je vais essayer ..
- Allons donc , s'il te plait, fais un effort , nous allons être tous réunis , en plus tu seras toute seule à Tunis, personne ne va cuisiner pour toi , ni te tenir compagnie
- Je vais essayer de prendre mon congé d'été à Ramadan . Je pense pouvoir le faire.
- Non mais ils n'ont pas le droit de refuser , tu travailles depuis longtemps avec eux sans le moindre congé et puis c'est vraiment insupportable pour moi de voir ta place vide .
- Mais oui maman , t'inquiète pas je vais faire de mon mieux , promis.

Elle n'a lâché prise qu'après s'être assuré que toute ses filles seront à coté d'elles pour une semaine a Ramadan . Cette promesse de bonheur l'a fortement enchanté , elle doit avoir la tête occupé à imaginer les retrouvailles et à décompter les jours restants à cet évènement familial .

Maman m'est apparue plus soucieuse à l'idée que je ne sois pas présente avec eux à l'occasion du retour de ma sœur . Cet absence l'effrayait beaucoup plus que le faite que je sois athée .

Je voulais comprendre comment elle peut accepter que je sois absente pendant toute l'éternité de son paradis et elle ne tolérait en aucun cas mon absence durant une semaine du mois prochain ?
Comment peut elle avoir confiance en un Dieu qui la prive de la proximité de ces enfants durant toute l'éternité ? Comment peut elle sentir la présence d'un être qui n'aura aucune considération à son instinct maternel ni à ses amourettes et ses aspirations. C'est clair, elle est intuitivement athée , elle n'accordait d'importance qu'a ce qui allait venir prochainement...
Le paradis de l’éternel paresse ne l’intéressait pas, c'est ici qu'elle préfère se réjouir de la compagnie de ses enfants.
le paradis de la maternité c'est ici qu'il prend lieu ... la terre de l'au-delà n'est pas faite pour les mamans, ni même pour les femmes.

Merci maman d'avoir tout compris
Merci de m'avoir accepté tel-que je suis
Merci d'être une mère aimante et présente
Merci d’être la source de ma vie
Merci infiniment ....


Aout 2007

vendredi 29 juillet 2011

Machine Humaine



Remedios Varo, "La plante insoumise" 1961.


Je ne peux plus, je prends 30 minutes pour écrire ce billet et puis je reprends ce que j’ai à faire …

Il me semble que je suis entrain de passer par ses périodes sensibles ou la conscience, sans préavis et sans raison apparente, s’est décidé subitement à s’aventurer sur des terres défendus ... Suis-je entrain de passer par une crise existentielle ? non je ne le pense pas, j’ai toujours considéré l’existence comme une crise permanente et je ne m'en plains pas. Au contraire, malicieusement, je ressens une forme de plaisir d'être au cœur d’une tragédie sans fin...


Je suis une informaticienne , j’exerce un de ces métiers insignifiants inventé par notre société moderne, n‘ayant aucune utilité que nous trouver de quoi nous occuper et faire tourner la roue d'une croissance économique durable et tous ces détails de l'utilité de mon travail que je n’ai jamais réussi a saisir .

J’occupe un des postes rêvé par des milliers de jeunes paumés par la vie et qui voient dans ma carrière un idéal à suivre. Pourtant , la seule gratitude que j’accorde à mon travail c’est mon salaire que j’attends impatiemment chaque deux semaines .


Oui je travaille pour gagner de l’argent, et j'ai beau cherché autre motif mais je ne trouve aucun. Peut être lors d’une soirée mondaine je dirais que je me félicite de cette autonomie. Féministe tel que je suis , j’irais même dire que le travail est un droit fortement contesté et que je le fais personnellement pour s’affirmer en tant que femme indépendante qui participe activement a la construction du pays. Pire encore, si j'étais en présence de futurs employeurs j’aurais pu être meilleure comédienne , faire l'intéressante et exprimer une joie pitoyable a apprendre des langages de programmation et passer des heures entières devant mon petit écran a découvrir une nouvelle framework.


J’ai connu le chômage, j’ai frôlé le vide et la lassitude de ne rien faire et j’ai connu de prêt le sentiment de sentir futile et ne servant a rien . Aujourd’hui me voila au bureau et rien n’a changé. Peut être quelques sous qui me garantissent une forme de sécurité et un peu de respect aux yeux de mon entourage . Sinon le reste est toujours la , avec le temps ma lassitude est même devenue plus âpre , plus intense.

Maintenant je me sens semblable a la machine que je côtoie plus que 8 heures par jours . Comme elle , je suis sujette a des critères de performances et je risque de me faire remplacer si jamais je ne remplie pas les normes de l'évaluation . Ma machine est multitâche, et moi aussi . J’ai devant moi deux écrans pour remplir suffisamment mon champ visuel et m’occuper le mieux possible.

Toutes les deux on est rigoureuses mais on peut être interrompue a chaque seconde pour se plier aux ordres de nos chefs...et on fait qu’exécuter , docilement , sans objection.

Oui , je me retrouve beaucoup plus proche de cette machine qu'un individu que je peux croiser dans la rue , un lien organique est tissé entre nous . A mon image, ma machine est orné d'un bureau chaotique avec des conneries de tous genre. De ma machine ,j'ai hérité une mémoire volatile ...devant le petit écran j'ai fini par ne plus s’émerveiller , tous est devenu banal et laid ...


C'est drôle , j'ai l'impression d’être comme un médecin qui développe soudainement une aversion pour les instruments de son métier ...Ironie du sort!!


Non mais deja pourquoi je médite sur tout ça? Est-ce mon regard profane qui me pousse a écrire de telles atrocités sur mon sujet ou c’est un vil caprice d’un cadre nostalgique a la misère de sa jeunesse ?


J'envie mon collègue , oui je l'envie , il a l'air de faire son travail paisiblement en écoutant sa musique sans rien remettre en question ... pourquoi c'est si compliqué pour moi ?

Se poser des questions , quelle arnaque divine !!





Dieu créa l'infâme et l'infâme créa le bourreau




vendredi 8 juillet 2011

! ربي مات ، إنتم قتلتوه

ربي مات ، إنتم قتلتوه
مات و ما خلاّ وصيّه

إنتحر مسكين ... كيفو كيف البوعزيزي
النار شعلت في جواجيه
أيّس منكم ... خ
لقلكم و مل الوجيعه ما شفيتوه
حب شكون يونّسو في وحدتو
حب يلقى الضحكه الصافيه ويسمع حسّ أحبابو
حب على مرايه يشوف فيها روحو
حب على صاحب يعاونو على الصنيعه إلي بداها
حب على رسام يزيدو في الألوان و يطير به في الأحلام
حب على قيتاره يشوفها في يد كل فنان و يسمع منو أعذب الألحان


ياخي شاف ما يروعو المغبون
شاف ناس تقتّل في بعضها و تقول ربي حب هكا
شاف قروده تنهش في بعضها و تقول أحنا خلقنا ربي هكا
شاف واحد دجال يقول أنا هو المصطفى المختار ، وبعدي أنا يوفا الإبداع
كذاب ! شكون قلك ربي يحب يختار ؟ بالك حب يحكي مع كل واحد و يتعلم منو أسرار المنام
علاه تحرم فيه و تدفنولو في أماليه ؟

ربي يتيم ، لا عندو لا أم لا بو
موش عارف روحو لا أنثى لاذكر
لا فاهم روحو علاش بدا و وقتاش باش يفنا
ولد آدم يعرف روحو منين جا أما ربي محكوم عليه بالنسيان
تايه يلوّج على قلب يسكن فيه ، ما لقى كان الصحراء تناديه
زعمه خلقكم باش في المتاهه تزيدو تضيعوه ؟
زعمه خلقكم بش يحرّم عليكم الخزره في عينيه؟
فرحان بزوز عصافر يحبو بعضهم جيتو إنتم قلتو جنابه
أهدالكم القداسه، قلتو هذه هي النجاسه
أعطاكم أحلى ما عند
ه قلتو هذه عوره و النظره ليها حرام
فرشلّكم السهول و الوديان ، ما بين أربعه حيوط مسوّدين كفّنتوه
يلوج على فكر يِحميه يلقى القضبان تستنّا فيه

علاه هكا ، حرام إلي عملتوه!
نلوج على النسمه إلي تحاذيه
نلوج على النغمة إلي تفكرني بيه
شكون ينجم يعاونني نحييه ؟

vendredi 24 juin 2011

Ainsi parlait Jim Morrison

"Though the favorites of the gods die young, they also live eternally in the company of gods"
-Friedrich Nietzsche
"The Birth ofTragedy"



Voila quelques semaines que j'écoute en boucle les chansons du groupe "The doors", non seulement ensorcelée par leur musique mais aussi fascinée par la personnalité de leur chanteur vedette : Jim Morrison. On ne peut pas s'empêcher de l'admirer dans toute sa splendeur et sa complexité : le chanteur, le mystérieux, le philosophe, le poète, l'humaniste, le délinquant, le brillant, le charismatique et le mystique. Un artiste qui a exprimé à travers sa poésie une forme de rejet de toute forme d'autorité, explorant les frontières de la réalité et conjuguant la vie à la mort.


Être une rock star est peut être le synonyme d'une vie dépravée ou l'on frôle le gouffre du désespoir et la perdition. Jim ne fait pas l'exception, sauf que lui il était un peu plus que ça. C'était l'icône d'une génération rebelle secouée par la barbarie des années de guerre et de conquêtes sanglantes. Une jeunesse qui s'est crée ses propres vertus, et lui il était un des catalyseurs qui ont concrétisé ces idéaux naissants devant des marées humaines assoiffées de justice, égalité et liberté.

Si toute époque accouche d’un héros, Jim aura pleinement exprimé et concrétisé le désarroi de la génération d'après la deuxième guerre mondiale. A l’image de son philosophe préféré: Nietzshe, il est l’archétype même d’une jeunesse qui cherche à se surpasser, en révolte permanente contre l’autorité et l'abus du pouvoir. Une jeunesse qui, las d’une langue de bois et du mensonge politico-publicitaire, souhaite s’émanciper vis-à-vis d’une société plate jugé trop individualiste. Morrison a eu une carrière artistique époustouflante . Ce poète a fait le choix délibéré de se livrer a une expérience d'exhibition entière, de ce rendre voyant et de scintiller sur scène. Chez lui la poésie déborde du cadre de l’écrit, elle devient la vie entière, un moment de plénitude et de tendresse.

Jim est lugubre dans ces chansons et ses poèmes, mais cette tristesse révélait paradoxalement un élan de vie inébranlable. La vie,il voulait la vivre le plus intensément et tout de suite : Now.

Il est parti à la recherche d’une perception nouvelle, dont l’illumination est à la fois l’inspiration et la lumière. Elle est une invitation au voyage à travers les Etat-Unis, l’océan, le temps, l’espace, le monde, le corps, le rêve, l’inconscient, l’émotion. Chaman, poète halluciné, esprit libre, James Morrison est toujours au cœur des préoccupations de notre temps. Il change la nuit en jour, mêle le soleil avec la mer, et le hasard n’y est pour rien. Brûlé par l’air et la lumière de l’inconnu, il épouse la vie multiforme avec un vertige incontrôlable, ses contrastes déchirants.

Assez parlée ; je laisse Jim -qui n'est pas trop bavard d'ailleurs- s'exprimer lui même sur quelques sujets (interviews recueillies à différentes périodes de sa vie et par plusieurs journalistes et amis)

Observation du monde : « on souffre tous, plus ou moins, du syndrome du "voyeur ". Pas dans le sens strictement médical ou criminel, mais dans notre attitude physique ou émotionnelle face au monde qui nous entoure. Chaque fois qu’on essai de rompre ce maléfice de passivité, nos actions sont cruelles, comme un invalide qui a oublier comment on marche ».

Ces principes : « on peut dire que je suis destiné à faire ce que je fait, ce n’est pas un hasard. C’est la sensation d’être un arc en tension depuis 22 ans qui se relâche d’un seul coup. Les idées de rébellion contre l’autorité m’ont toujours attiré. Tout comme les idées à propos de l’insoumission ou du renversement de l’ordre établi. Je croîs que la rébellion extérieure est une façon de parvenir à la liberté interne ; le mental à travers le physique».

Expériences sensitives : « je croîs que les points maximum et minimum sont les plus importants.Tout le reste n’est que moyen terme. Je veux être libre de pouvoir goûter à tout ».

Drogues et alcool : « se saouler c’est comme si …bon, je suppose que c’est la différence entre le suicide et la capitulation lente ».

La mort : « Dans la vie, j'ai eu le choix entre l'amour, la drogue et la mort. J'ai choisi les deux premières et c'est la troisième qui m'a choisi ».

Communauté : « on est une société artistique et financière. On partage tout équitablement. Au début, c’était l’idée de nous maintenir unis, car on avait, et on a toujours, une vision très distincte de la réalité et aussi des intérêts très différents ».

Rock attitude : « il n’y a pas de règle dans un concert de rock. Tout est possible ».

Le public : « les jeunes représentent l’avenir. On peut les changer, les influencer, les modeler. Le public juvénile est comme une feuille vierge, préparée pour que l’on écrive dessus. Et moi, je suis l’encre ».

L’œuvre : « The Doors, provient de l’Ouest. Le monde qu’on suggère pourrait être une sorte de nouveau Far West sauvage, un monde sensuel et diabolique, étrange et inoubliable ».

Et voilà, Je me lasserai jamais de contempler cet homme... le regarder, cet homme qui entame les barreaux de sa cage. J'observe ce temple de mystères... sa chaire est en proie à un miroir ardent. Il voyage droit avec la liberté cousue sous ses paupières. Sa tête est un brasier d’étoiles. Sa chevelure féline... sa voix soulève la mer dans les yeux des femmes... Le feu brulant dans son regard croise le signe pathétique du sang et s'envole aux horizons de l'univers infini.

Jim est-il vraiment mort ?
La poésie est une longue blessure blanche et le ciel d'anéantie entre tes doigts fuselés. Tu étais la passion. Tu seras l’exil, l’éternité suspendue au soleil des astres morts. L’éternel, Jim...




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Serais-tu là ?


Et puis un jour tu es partie...

Voila deux ans déjà que tu t'es envolée
Parfois je discute avec toi
Parfois j'ai l'impression que tu es toujours là

J'ai du boire un peu trop ce soir pour te rencontrer
Pour pouvoir te parler
pour pouvoir s'adresser à toi comme si tu étais là


Je tape les bribes que ma mémoire a réussi à conserver
Je retrouve un flot de moments de bonheur
Un courant mélodieux de souvenirs me berce et me ramène vers toi

C'était quand la dernière fois qu'on s'est vu ?‌
Tu voulais me confier quelque chose d'important tu disais ?‌
Est-ce que ça peut attendre ?‌
Je voulais rein savoir ...
Maintenant je suis condamnée à patienter pour toute l'éternité ...
Je ne saurais jamais ton aveux que tu voulais tant partager avec moi

Tu sais, Je culpabilise à cause de ça ...
Je me dis que j'aurais du insister
J'aurais du t'appeler pour passer des heures au téléphone à raconter nos petits tracas
Je ne retiendrais peut être rien de nos histoires
Mais je garderais le doux souvenir de ta présence
J'aurais apprécié tes rires légers et l'effet de ton sourire

C'est drôle ce que cette existence est éphémère
Fortuite et imprévisible à la fois

Qu'est ce que tu es devenue ?‌
Que puis-je faire pour revoir la lueur de tes yeux ?‌
Qu'est ce que ça te fais de faire partie de ce grand silence qui raisonne de partout ?‌


Et si tu étais encore vivante
? ‌
Tu ferais surement partie de ces amis que j'ai abandonnée
Ceux que j'ai choisie pour qu'ils soient un élément décoratif sur la toile de mon passée

Pourquoi toi alors ?‌
Pourquoi j'essaye de te faire revivre
?‌
Pourquoi je suis tant médusée par ton départ ?
Serais-tu la réincarnation de cet être mystérieux qui m'a tant séduit ?‌

Laisse moi m'en aller ...
Je suis fatiguée